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Les souffrances underground du jeune Nostradamiaou

OU NOTRE DRAME DE PARIS.... Vous avez trop d'argent? Donnez m'en...

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Nom :
Lieu : Paris, France

28.2.05

Croire au père Natale

Définition du jour :

Apophtegme : Substantif masculin.
Parole, sentence mémorable de personnages de l'Antiquité.
Par extension, généralement dans un contexte péjoratif : formule concise sur un sujet considéré comme important par celui qui parle, mais en réalité banal.

Portrait du jour :

Vendredi matin, comme tous les matins, je me suis levé. Ne comptez pas sur moi pour vous dire à quelle heure, je n’ai pas envie de vous faire du mal. Pendant que l’eau pour le café chauffait, j’ai lu mes mails. C’est un rituel. En balayant d’un œil rapide les objets de messages reçus, je découvre entre « enlarge your penis » et « get rid of premature orgasm » un message intitulé « Parité hommes / femmes » et émanant de la LFDDF (Ligue Française de Défense des Droit de la Femme).



Fébrile, j’ouvre le message…



Vous imaginez que ma stupeur n’eut d’égal que ma perplexité. Je vous invite d’ailleurs à faire circuler cette information hallucinante. Un peu abasourdi, je n’ai donc pas écrit vendredi.

Sans perdre de temps, j’ai plutôt passé un coup de fil à Natale, un copain avocat. Natale, ses parents sont italiens. Et chez les ritals, Noël, ça se dit Natale. Du point de vue d’un français, c’est sûr, c’est un peu étrange comme nom. Mais bon, c’est comme ça et Natale au fond, il n’a rien demandé donc on ne peut pas lui en vouloir. N’empêche qu’avec Fred (dont le portrait est visible en cliquant ICI), on aime bien faire des blagues sur son nom, à Natale. Fred et Natale, ils se connaissent et ils sont même copains depuis très longtemps. C’est d’ailleurs Fred qui m’a présenté Natale. Notre blague favorite sur son nom, à Natale, c’est « Natale IBAN ». On a une affection toute particulière pour « Natale IBAN », je ne sais pas pourquoi. Ceci étant, je n’ai jamais été totalement convaincu que ça le faisait vraiment rigoler, Natale, nos jeux de mots sur son prénom. Mais nous, on se fend bien la gueule, avec Fred.

Natale, il a pourtant beaucoup d’humour. C’est le premier à se marrer et à surenchérir quand tu dis une connerie. Mais il y a un domaine qu’il ne faut pas aborder sur le ton de la rigolade. Natale, il est d’origine italienne, je vous l’ai dit. De Calabre, précisément. Vous comprenez bien que la famille, pour Natale, c’est donc intouchable. Un exemple au hasard : tu laisses entendre à Natale que sa sœur tu la trouves charmante, hop ! Il se crispe. Calmement, en riant jaune, il te demande d’arrêter. Et tu arrêtes, car c’est chasse gardée. A vrai dire, je ne l’ai jamais vu énervé, Natale. Mais je ne suis pas sûr d’en avoir envie. C’est une force tranquille. Un type linéaire, patient et posé. Mais Natale bien énervé, ça doit pas être rassurant si tu as quelque chose à te reprocher.

Les gens qui ont des choses à se reprocher, Natale il connaît bien. Il est avocat, je le rappelle. D’ailleurs, ça n’a pas été facile pour lui de devenir avocat. Natale, quand il était scolarisé, à la fin de chaque année scolaire, le conseil de classe lui préconisait de faire un CAP. Je n’ai rien contre les CAP, au contraire j’en ai un moi-même. Toutefois, vous connaissez certainement la connotation peu flatteuse de ce genre de recommandation quand il provient de l’éducation nationale. Natale, lui, il ne s’est pas démonté et il est quand même devenu avocat. Et paf !

Comme tous les avocats, donc, Natale il connaît bien les gens qui ont des choses à se reprocher. Et d’ailleurs, plus les gens ont des choses à se reprocher, plus il veut les aider. Dans le langage d’avocat, « aider » ça signifie « défendre ». Dans le langage d’un mec qui a recourt à un avocat, « être défendu », ça signifie dépenser beaucoup d’argent. Mais c’est là où Natale est conciliant. Natale, c’est le seul avocat d’île de France qui, pour défendre un Roumain en bisbille avec la justice, accepte des pièces détachées de motos comme honoraires.

Ce n’est pas étonnant, c’est un fan de mécanique, Natale. Les voitures et les motos n’ont pas de secret pour lui. Mac Gyver, c’est un gamin à coté.

Pour en revenir à notre affaire, j’appelle Natale pour en savoir plus sur le fameux article L235-B du code civil. Evidemment, je le prends au pied levé dès son arrivé au cabinet et il ne peut pas me répondre tout de suite, il est en réunion, il n’aura pas le temps aujourd’hui, mais il me rappellera lundi.

Natale, c’est un mec qui est tout le temps super occupé mais il prend toujours le temps de s’occuper de toi quand tu as un problème juridique. Il est toujours partant pour aller au carton et envoyer des référés à tout le monde. Les conflits, il préfère les régler au tribunal, pas à l’amiable. Ca rapporte plus et c’est plus rigolo. Des fois, l’été, on part en vacance chez les beaux parents de Natale. Ils ont une belle maison à l’île de ré. Le soir, là bas, il n’y a rien d’autre à faire que jouer aux boules. Alors on joue aux boules. Natale, à la pétanque, il ne pointe pas, il tire. C’est un bon tireur. Il met tout son cœur pour tirer. Dans un dossier juridique, il fait pareil. C’est un tireur embusqué sans pitié.

Pourtant, il est vraiment gentil dans la vraie vie, Natale. Ses passions sont à l’image du personnage. Nous avons parlé de la mécanique, mais il adore aussi la brocante. Il a pleins de trucs de brocante chez lui. Des trucs bien, mais aussi une collection de Casimirs. Des Casimirs sous toutes les formes. C'est peut être qu'il s'identifie plus à Casimir qu'à Fausto Copi aujourd'hui, je ne sais pas.



source de l'image: http://www.lilibeko.com

Pourtant, quand il était plus jeune, il faisait de la compétition de vélo à haut niveau. Une autre passion. Mais c'était il y a longtemps et au premier regard, on ne s'en doute pas. Car il est très bon cuisinier, Natale. Il sait faire des trucs de dingue à manger : pasta à la napolitaine, penne rigate à la mattricianna, rigatoni agli funghi, tagliatelles carbonara… Tu peux rester chez lui quinze jours, tu es sûr que tu ne mangeras jamais la même chose. Il y a juste un truc, faut être ami avec les pâtes. Et les pâtes, Natale il aime bien les préparer, c’est vrai, mais aussi et surtout les manger. Et le vélo, il en fait plus. Sa seule tenue de sport, aujourd’hui, c’est sa robe d’avocat. Et tu perds moins de calorie en plaidant qu’en pédalant 40 kilomètres. Tout ça pour vous dire que si tu ne sais pas qu’il a été une bête de vélo plus jeune, tu ne peux pas le deviner.

Je suis un peu sévère, je dois le dire. Natale, il sort quand même d’une grossesse de neufs mois et ça laisse toujours des traces une grossesse. Ca ne fait pas que laisser des traces physiques une grossesse, d’ailleurs, puisque maintenant il a une fille : Romane. Ca l’a un peu changé. Il s’est embourgeoisé. Maintenant, il a même un 4X4.

La naissance de Romane, ça a changé des choses dans sa vie, certes. Mais il y a une chose qui est restée la même : Natale est un garçon prudent. L’incarnation de l’esprit critique. Un garçon circonspect. C’est bien d’avoir au moins une personne comme ça dans son entourage, une personne qui ne croirait pas une seule seconde à toutes ces conneries de LFDDF.

Connerie du jour :

Comme dit le célèbre apophtegme de garde barrière « un train peut en cacher un autre ». Méditez, c’est profond.

Je sais que vous n’en faîte pas partie, hein, mais on m’a dit qu’il y a des gens qui reçoivent des mails alarmants et qui les font suivre immédiatement à tout leur carnet d’adresse. Vérifier l’info au préalable évite de contribuer à la divulgation d’inepties révélant que le trou de la sécu est un vaste complot de l’état visant scandaleusement à détruire notre système d’assurance maladie (le texte du mail en question est ICI, pour ceux qui ne l’ont jamais reçu et qui veulent voir une belle mystification…).
Il y a un site Web fait exprès pour vérifier ce genre d’info, il s’appelle hoaxbuster.

Avant de vous laisser, juste un truc important. La mère d’un copain d’une de mes connaissances est chercheuse au département « virus mortels » à l’institut Pasteur. Elle vient d’isoler un méchant virus informatique qui est transmissible à l’homme par le biais du clavier. Ce virus proviendrait de Corée du Nord et son mode de mutation permanent hors du commun le rendrait inguérissable. Elle recommande vivement de porter dorénavant des gants en latex pour utiliser son ordinateur. Ce virus ne concerne pas les utilisateurs de Mac, bien entendu. Pour les utilisateurs de PC, les seuls gants fiables à 100%, testés cliniquement sur des animaux en papier crépon, sont ceux de la société Interpack. La personne qui m’a donné l’info peut justement vous avoir des prix sur les gants. Heureux hasard, réduction sur les Mac aussi.. A vous de voir, mais vous êtes prévenus. Cette information provient de source sûre puisque je vous le dis. Aidez vos amis, prévenez les vite par mail en précisant mes coordonnées pour les commandes de gants.

Pour les gens interessés, laissez moi un commentaire avec les détails de votre commande dans la rubrique "comments".

24.2.05

L'espion que j'aimais

Définition du jour :

Pot aux roses : Plusieurs explications ont été avancées mais il s'agirait d'une équivoque sur découvrir, « soulever le couvercle et trouver (un secret) ». Cette équivoque s’appuierait sur le « pot » (nom du plus banal des récipients), et serait renforcée par « aux roses », évoquant une préparation particulièrement rare ou un secret auquel les valeurs érotiques d’une rose (virginité, hymen) ne sont peut-être pas étrangères.

Portrait du jour :

Pour varier les plaisir et parce que je n’ai pas que des copains autour de moi, vous allez aujourd’hui vous familiariser avec mon concierge. Il a bien sûr un prénom mon concierge, mais là, tout de suite, je ne m’en souviens pas. Nous l’appellerons donc « Mon concierge », ce qui fera taire ceux qui pensent que j’utilise les diminutifs de prénoms par paresse. Il ne me semble pas pertinent de vous raconter comment je l’ai rencontré, Mon concierge. Vous devez vous en douter.

Il n’est pas très grand, Mon concierge, il est même petit, mais dans SON immeuble, c’est un peu comme moi dans MON blog : il est pas là pour rigoler. Le boss, c’est lui. Il travaille tôt le matin, et fini tard le soir. Mon concierge, il est toujours habillé de la même façon, du moins en apparence. Il s’engonce dans une blouse bleue, toujours la même. Je ne sais pas ce qu'il met dessous. Je vais vous faire un aveu : je l’ai longtemps soupçonné de dormir avec sa blouse bleue. Vous verrez par la suite que ce n’est pas le cas.

Dans sa blouse bleue, il y a des poches, plein de poches. Et dans ses poches, il y a des trucs, plein de trucs. Capitaine Caverne et l’Inspecteur Gadget, à eux deux, ils ne stockent pas autant de trucs sur eux. Des trucs qui, à toi, ne serviraient à rien bien sûr. A lui, si.

Par exemple, l’autre jour, le bip de mon parking ne marchait plus pour une raison que j’ignore. Ca arrive de temps en temps, toujours un jour ou t’es pressé. Je peux vous le dire, à vous : ce que j’ignore surtout, c’est pourquoi je fais systématiquement tomber le fameux bip quand je sors quelque chose de ma poche. Je crois qu’il n’aime pas trop ça, Mon bip. Mais ça, je ne peux pas le confesser à Mon concierge. Je mets une majuscule à Mon bip, car je vais en parler assez souvent et qu'il mérite bien un nom propre, comme Mon concierge.

Je vais donc voir Mon concierge et je lui expose le problème. Quand tu lui exposes un problème à Mon concierge, il prend un air sérieux, quasiment sévère. Il n’est pas là pour rigoler, ne l’oubliez pas. Plus le problème est simple, plus il le prend au sérieux. C’est le Dominique Baudis du problème. Baudis déclarait un jour lors de son passage au Journal télévisé de TF1 : « … la rumeur, je la regarde droit dans les yeux et je lui tords le cou ». Mon concierge, il fait pareil, mais avec les problèmes, pas les rumeurs. (Je crois que Baudis avait parlé de "calomnie" plus que de rumeur, mais ça m'arrange pour la suite de mon histoire de lui faire dire "rumeur").

Bref, penchant légèrement la tête sur le coté, ses lunettes fixant mes yeux, sourcils tendus vers le bas et les poings sur les hanches, Mon concierge me demande immédiatement si je l’ai fait tomber, le bip. Moi, bien sûr, je m’offusque. Moi ? Faire tomber Mon bip ? Jamais. Je suis limite scandalisé. Ca a l’air de l’avoir convaincu, Mon concierge, et il finit par se détendre et prendre l’objet du problème dans sa main pâteuse. Avec circonspection, il regarde le petit boîtier noir, le triture nerveusement, appuie sur les boutons... Je comprends qu’avant d’essayer de le ranimer il vérifie si il n’y a pas de traces de chute. Il n’était pas vraiment convaincu de mon innocence manifestement.

Dieu soit loué, ll n’y a pas de traces de chute sur Mon bip, je suis blanchi. C’est là qu’interviennent les fameuses poches de sa blouse bleue, à Mon concierge. De ses poches, il en sort des objets tous plus hallucinants les uns que les autres pour ausculter Mon bip. Je me garderai bien de les nommer ou de les décrire, ces objets, j’en suis incapable. Toujours est il qu’après quelques minutes d’auscultation, il s'avère que, selon Mon concierge, Mon bip nous a quitté. "In nomine Patris et Bipis et Spiritus Sancti, amen!". J’espère que vous avez oublié vos cours de catéchisme et de latin, parce que je ne suis pas sûr que cette prière soit très catholique, si vous me passez l'expression.

Forcément, Mon Concierge, Mon bip il va le garder et l'envoyer chez le légistes des bips. En attendant le résultat de l’autopsie, il me donne Son sien. "Son sien", c'est le bip de Mon concierge. C'est comme ça que je l'appelle. Et juste après, il me rappelle qu’un bip, ça vaut 84 euros. Ca ne présage rien de bon mais, pressé que je suis, je le remercie et je vaque à mes occupations. Contrairement à Baudis, Mon concierge, les rumeurs il les aime bien. C’est marrant, parce que Mon bip est encore un des héros de l'histoire que je vais vous narrer. Je ferai peut être un portait de Mon bip un jour, quand je n’aurai plus personne sur qui écrire. Cette fabuleuse histoire, donc, c’est qu’un jour, j’avais perdu Mon bip. En réalité, il était tombé dans ma poubelle de bureau. Et Mon concierge, en attendant que je découvre le pot aux roses, il m’avait dépanné en me prêtant Son sien. Evidemment, quand je lui ai rendu Son sien, il a fallu que je me justifie.



Alors je lui retrace en détail ma quête du bip : la chute dans la poubelle, la recherche méticuleuse jusque dans le frigo, on ne sait jamais, et enfin les retrouvailles. Je lui expose aussi que j’ai quand même de la chance de ne pas avoir jeté Mon bip dans les grandes poubelles vertes du local poubelle du premier sous-sol en même temps que les différents papiers, mégots et canettes d’Orangina remplissant ma poubelle de bureau... Et là, il me rétorque que si je n’avais pas été aussi chanceux, de toutes façons, il l’aurait retrouvé, lui, Mon bip. Avec un sourire courtois, je l’interpelle sur le fait que c’est assez peu probable dans la mesure où il aurait été dans un sac plastique, Mon bip, perdu au milieu des centaines d’autres détritus.

C’est là que Mon concierge il est fort : avec fierté, il me répond que les sacs, il les ouvre consciencieusement les uns après les autres pour regarder ce qu’il y a dedans. Tous les sacs. Tous les jours. Et ce, avec tellement d'attention que Mon bip, il l'aurait retrouvé. Quand on sait que Mon concierge, c’est aussi lui qui distribue le courrier dans les boîtes à lettres, ça fait froid dans le dos.

Qu’il soit scrupuleux, j’avoue que parfois ça m’arrange. Notamment pour une chose : le local poubelle est tellement propre que tu pourrais y inviter tes amis à bouffer. Ce n’est pas négligeable ; je vis dans 32 m2 et ça me fera une pièce en plus pour recevoir mes amis le jour de mes trente ans. Vous serez prévenus du jour et de l’heure. Sa méticulosité cependant, elle assouvi aussi son besoin de tout savoir sur les habitants de l’immeuble. Ce qu’ils mangent, ce qu’ils lisent, ce qu’ils écrivent…

Bref, c’est comme ça qu’il est et qu'il reste le boss. En te tenant par les couilles. Mon concierge, c’est le« Le chef de la meute » comme dirait une jeune femme de ma connaissance. Elle se reconnaîtra.

Je ne peux pas lui en vouloir à Mon concierge, il est concierge tout de même. Il se doit de respecter une certaine ligne de conduite. Le serment d’Hippocrate des concierges, il n’est pas connu de nous en sa totalité parce nous, on n’est pas gardiens d’immeuble. Pour autant, d’après ce que j’ai cru comprendre, le concierge se doit de tout savoir, sur tout, sur tout le monde, tout le temps. Mon concierge, il ne rigole pas avec la déontologie et il s’est mis un point d’honneur à respecter ce précepte.

Cela dit, Mon concierge, même si c’est l’œil de Moscou, je lui dois quelques fières chandelles. Sans Mon concierge, une ou deux fois, j’aurais été mal. Quand tu rentres chez toi à 23h27 et que t’as égaré tes clefs, tu peux sonner chez Mon concierge. Dans ces moments là, je l’aime bien Mon concierge parce que mon immeuble, c’est une forteresse. Même Christophe Lambert ne s’en échapperait pas. En l’occurrence, mon objectif à moi dans la situation, c’était plus de rentrer dans la forteresse que de m'en échapper.

Or, quand tu sonnes chez Mon concierge, non seulement il te répond, mais en plus il a un double de tes clefs. J’ai même découvert récemment qu’il avait un triple de mes clefs, va savoir pourquoi. Quand il te répond à l’interphone au milieu de la nuit et qu’il vient t’ouvrir la porte de l’immeuble, Mon concierge, tu ne fais pas trop le malin. Ce n’est pas qu’il est particulièrement charismatique en caleçon, mais il a un air convenu qui te laisse entendre que tu as bien fait de lui donner 50 euros d’étrennes au début de l’année.

Il faut savoir que c'est grâce à ces épopées nocturnes que j’ai découvert qu’il ne dormait pas avec sa blouse bleue, Mon concierge, contrairement à ce que j'avais pu supposer. Je n’étais pas vraiment en position de force dans ces moments là mais j’ai quand même observé qu’il n’a pas de poches dans son caleçon. Et pourtant, même sans poche et alors qu’il vient de se réveiller, il te trouve une solution à tes tracas. Et tu rentres chez toi, peinard, sans faire appel à SOS serrure dont tu trouves le numéro de téléphone sur un prospectus astucieusement glissé entre la vitre du règlement interne de l'immeuble et le règlement interne de l'immeuble lui même. Il est toujours au taquet, Mon concierge, je n’en reviens pas moi-même.

Avec tout ce qu’on a vécu tous les deux, Mon concierge et moi on se fait toujours un signe quand je passe devant sa loge vitrée et qu'il est là. Sa loge vitrée, on dirait une cabine de studio d’enregistrement… Pour enregistrer, ça, il enregistre. Il sait à quelle heure je suis sorti et rentré tous les jours, et peut être même pourquoi je suis sorti. Il doit tenir un registre, au cas où. Je lui fais donc un signe, et je m’arrête pour lui parler aussi, des fois. C’est un bon entraînement pour quand je serai dans les relations publiques.

Les fois où je lui parle, souvent c’est que je rentre des courses. Je ne me lasse pas de le regarder établir sans complexe la nomenclature de ce que j’ai acheté. Ca lui permet de savoir à qui sont les poubelles quand il ouvre les sacs au premier sous sol, en loucedé. C'est son boulot, je respecte. Et puis on philosophe aussi sur la vie. Je n’ai pas de travail en ce moment et il n’aimerait pas être à ma place parce que « de nos jours, c’est pas facile ». Je lui donne bien entendu des nouvelles de Mon bip et lui de son beau frère qui vient de subir une prostatectomie radicale à l’hôpital de Château Gontier Bazouge en Mayenne et on termine sur un débriefing du dernier maillon faible. On se marre bien.

Ce n’est certes pas un ami, Mon concierge, mais il n’en est pas moins un des piliers de mon existence. Grâce à lui, la vie est un peu plus sereine, un peu plus simple, un peu plus belle.

Connerie du jour :

La connerie du jour, c’est que je risque de déclencher une vague de suicide. Je vous ai sélectionné un petit extrait de la messe en si mineur de Jean Sébastien Bach que je viens de redécouvrir. Moi, je trouve ça beau, mais si vous êtes fragiles, il ne faut pas écouter.

Par ailleurs, tout le monde n’ayant pas l’air d’avoir fait l’analogie, j’en profite pour expliquer le nom de mon blog. Celui ci fait référence à une œuvre de Goethe, nommée "Les souffrances du jeune Werther". Pour l’anecdote, ce livre aurait, en son temps, déclenché une importante vague de suicide d’adolescents en Europe. Le romantisme serait il a consommer avec modération lui aussi ? Ne me demandez pas pourquoi je fais référence à ce livre, je ne vous le dirai pas parce que je n’en sais rien. Ou presque.

Le fichier musical est au format MP3 et, pour ceux qui s’inquiètent et qui comprennent l’ésotérique langage de l’informatique, il ne fait que 1 Mo. Pour l’écouter, cliquez ici, ça dure moins d’une minute. N’oubliez pas : si vous avez le moral, ça va vous le casser. Si vous ne l’avez pas, je ne suis pas responsable de vos actes.

23.2.05

Pas facile...

Et non pas facile d'écrire tous les jours. Alors, simplement,désolé pour la musique. Je viens de découvrir l'instruction html qui permet de faire jouer une musique sur une page et donc, j'exploite. Et puis on ne peut pas aimer le second degré impunément, sinon achetez l'intégrale des Bisounours en DVD et matez la dans votre canapé. Pour votre culture, c'est un passage de La passion selon Saint Mathieu de Bach. Très beau, en concert, avec des vrais gens qui jouent et qui chantent. Je sais, ça ressemble au chant du cygne, mais détrompez vous, vous ne m'aurez pas comme ça. Hé hé!

Message édité le 25 mai 2005 pour supprimer la musique en lecture automatique.

22.2.05

Portrait de Dorian Gray...

Définition du jour:

Le portrait de Dorian Gray est un roman écrit par Oscar Wilde.

En résumé, lorsque Basil (un peintre) achève le portrait de Dorian Gray (un jeune homme très beau), ce dernier prend conscience de sa beauté et il fait un vœu : Que les traits du portrait vieillissent, mais que son visage à lui reste éternellement jeune.

"- Comme c'est triste ! Murmura Dorian Gray, les yeux toujours fixés sur son propre portrait. Comme c'est triste ! Je deviendrai vieux, horrible, hideux. Mais le portrait restera toujours jeune. Il ne sera jamais plus vieux qu'il ne l'est en ce jour de juin... Si seulement c'était le contraire ! Si c'était moi qui restais toujours jeune et que ce fût le portrait qui vieillît ! Pour cela... Pour cela je donnerais n'importe quoi. Oui, il n'y a rien au monde que je ne donnerais ! Je donnerais mon âme pour cela !"

Son vœu s’exauce, et Dorian Gray reste jeune au fil des années alors que, parallèlement, son portrait se dégrade.


Pour la suite et l'analyse de fond, faudra lire le bouquin. Vous n'êtes pas sur le blog de Bernard Pivot.

Portrait du jour:


Evoquer dans une galerie de portraits rédigés de mes amis celui de Dorian Gray, c’était le minimum. Loin de vouloir me magnifier au travers de comparaisons littéraires ou/et esthétiques, je me suis quand même pris comme modèle. Je m’en excuse par avance.

Dites... On sera encore copains dans 30 ans?






Merci à Vince, pour l'adresse du site Face Transformer.


Connerie du jour:


La connerie du jour n'en est pas une puisque ce soir, les conneries on les racontera directement au comptoir pendant l'apéro. Rendez-vous 19h30 à La Petite Porte. Ceux qui connaissent sauront où c'est. Les autres n'ont qu'à demander. Special Guest ce soir: Agnès (c'est arbitraire, mais c'est comme ça. Le boss ici, c'est moi). Vous pouvez vous déguiser en Bretons pour la faire chier ou en ce que vous voulez, même en Saucisson, en fait je m'en tape.

21.2.05

Pierre, un ami qui vous veut du bien


Définition du jour :


MAÏEUTIQUE : Substantif Féminin. Méthode socratique reposant apparemment sur l'interrogation et se proposant d'amener un interlocuteur à prendre conscience de ce qu'il sait implicitement, à l'exprimer et à le juger.


Portrait du jour :


Aujourd’hui, je m’attaque à une montagne. Cette montagne, elle a bien sûr un nom, comme toutes les montagnes. Son nom c’est Pierre, comme les pierres dans les montagnes. Mes autres «meilleur copain», Pierre, ils ne le connaissent pas, ils ne l’ont jamais vu. Sauf un : Fred. C’est normal, c’est Pierre qui m’a présenté Fred, donc ça veut bien dire qu’ils se connaissaient avant.

Pierre quand je l’ai connu, il portait des beaux costars pour aller travailler et il avait un belle voiture rouge italienne décapotable . «Un aspirateur à Gonzesses» comme il disait. Moi, j’étais en admiration. Faut dire que j’avais vingt ans et que des costars, j’en avais jamais mis un seul.

Tous les jours, avec sa voiture rouge, il allait dans le quartier des banques à Paris, près de la place de l’Etoile. Normal, Pierre, c’est un banquier. Pas un banquier comme les autres; vous savez bien, ceux qui gèrent ton découvert à coup de lettres recommandées. Je suis sûr que vous voyez de quoi je parle. Non, lui, il ne connaissait personne à découvert dans son travail. Même mieux, il devait faire en sorte que les gens qui lui confiaient leur argent, beaucoup d’argent, aient encore plus d’argent à la fin de l’année. C’était un éleveur, en fait, Pierre. Le Cupidon des capitaux: Avec lui, l’argent tombait amoureux et il se reproduisait.

Pierre, un jour, il a vendu son aspirateur à gonzesses. J’ai jamais trop su pourquoi il a fait ça. Je l’aurais bien acheté, moi, son aspirateur, mais à l’époque j’avais pas assez d’argent. J’avais pas de nana non plus, et justement ça m’aurait bien aidé.

De ce jour là, il n'a plus jamais eu plein de copines sexy qui lui permettaient de rentrer dans toutes les boîtes branchées de Paris. C’est sûrement celui qui avait racheté la voiture qui devait les avoir récupérées, les copines, et les emmerdes avec. Mais Pierre, il s’en foutait parce qu’il avait rencontré Danielle quand il était parti en séminaire à New-York. Et Danielle, elle était juste comme il voulait et ils se sont mis à habiter ensemble.

Pierre, il est comme Fred, il aime bien faire des blagues et des jeux de mots. Avec lui, ça commence toujours par un combat de mots, à celui qui provoque le plus l’autre. La rhétorique, c’est son truc. Ca le fait marrer. Mais pas que se marrer: Il a aussi du talent pour t’aider à résoudre des problèmes. Pour ça, il a recours à la maïeutique. Toi, tu n’y vois que du feu. Au début, tu sais même pas que t’as un problème et à la fin, t’as déjà la solution. Ca fait rêver, hein ?

Intrinsèquement, Pierre, il est énigmatique et ouvert à la fois. Quand il t’écoute, tu as l’impression qu’il pense à autre chose, or, rien ne lui échappe. Il est comme les femmes, il peut faire deux choses à la fois. Quand il est concentré, il a le visage qui se fige, avec un demi sourire qui n’en est pas un. C’est sa façon à lui de prendre du recul. Je crois qu’il m’aime bien, Pierre, mais des fois, je suis tellement impressionné que j’ai des doutes. C’est un peu le grand frère que mes parents ne m’ont pas donné. Il est tellement balaise que des défauts, tu sais qu'il en a mais tu ne les connais pas. Il arrive à tout positiver chez lui. Même l'égocentrisme devient un truc que tu aimes.

Pierre, il ne t’éclabousse pas de son intelligence, il te la distille. A son contact, tu te bonifies. Et quand tu le fais rire aux éclats, tu te dis que t’as du être franchement bon sur le coup. C’est comme ça qu’il s’était intéressé à moi lors de notre rencontre. Je l’avais fait marrer avec une connerie situationnelle.

Maintenant, Pierre, il habite à Lyon avec Danielle. Ils ont acheté une maison là-bas. Elle est drôlement belle sa maison depuis qu’ils ont fait six mois de travaux dedans. Et puis il a quitté son travail aussi. Et puis il a aussi eu deux petits garçons. Lui et Vince, ils sont pourtant pas misogynes mais ils n'arrivent pas à faire des filles. En tout, ça fait trois garçon qu’il a, Pierre, parce qu’il en avait déjà fait un avant que je le connaisse. Y a pas que l’argent qu’il sait reproduire, finalement.

Forcémment, Pierre, je le vois plus beaucoup maintenant parce que Lyon, c’est quand même loin de Paris. Mais des fois, quand on est dans la ville l'un de l'autre, on s’appelle à l’improviste et on se voit le soir même, ou le midi, ou quand on peut. Et ces fois là, je suis très content, je me dis que j'ai de la chance, que j’aimerais bien le voir plus souvent et qu’il manque à mon quotidien.

Connerie du jour:

Les assidus l'auront constaté. Je commence la rubrique "connerie du jour". Je me suis dit que ça manquait de dessert, ma formule. Donc, je déclare ouverte la rubrique connerie du jour, blablabla blablabla. J'en profite pour dire merci à tous ceux qui me lisent pour l'instant et qui sont fort peu nombreux. Pour combien de temps ?

Merci pour votre soutien récurent après trois portraits dans lesquels, souvent, vous n'êtes même pas personnellement évoqués. Continuez à lire et à être gentils, votre tour viendra. Là, faudra pas venir pleurer.

Fred, croisé de l'humour

Définition du jour:

PRETERITION: Substantif Féminin.
1/Action de taire, de passer sous silence, omission volontaire.
2/Figure de rhétorique consistant à déclarer que l'on ne parle pas d'une chose alors qu'on le fait.

Exemple: "Je ne parlerai par ailleurs pas de cette fille, parce qu’elle porte le même prénom que lui et l’homonymie ne me faciliterait pas la tâche dans l'écriture."


Portrait du jour:


Malgré la contradiction apparente du truc, je dois me rendre à l’évidence: J’ai plusieurs "meilleur ami". J’utilise volontairement le singulier entre ces guillemets parce que c’est là que réside le non sens : "Meilleur", en parlant d’une chose ou d’une personne, signifie selon le dico que cette chose ou cette personne ne peut être surpassée. En d'autres termes, on ne devrait en avoir qu’un seul de meilleur ami. Ben pas moi, fallait le préciser.

J'ai un "meilleur ami", il s’appelle Frédéric. Depuis que vous avez lu le portrait de Vince qui est aussi un "meilleur ami", vous maîtrisez le concept de l’hypocoristique. Vous comprenez donc pourquoi Frédéric je l’appelle "Fred" : C’est parce que je l’aime bien, Fred (pour les sceptiques de l’hypocoristique : Je n’ai pas uniquement choisi ce diminutif pour avoir moins de lettres à taper sur mon clavier quand j’écris son nom ; c’est aussi parce que tout le monde l’appelle comme ça). Et Fred, pour simplifier parce qu'en fait c'est plus complexe que ça, on va dire que je l’ai rencontré en vacances à l’UCPA il y a longtemps. Je sais, ça n’a rien de glamour, mais c’est ainsi et je ne vais quand même pas raconter n’importe quoi juste pour vous faire rêver.

Fred c’est un peu le gendre idéal. C'est un beau garçon avec des airs espagnols qui fait super gaffe à la mode. Son sourire, il s'en sert pour te charmer. Charmeur, le sourire. Ses yeux, il les plisse souvent un peu, comme si il regardait ce que le paysage lui propose avec ironie. Bref, un garçon poli, propre sur lui, et cætera. Le gendre idéal. Sauf que Fred, il a rien du mari idéal. Le premier à en être convaincu d’ailleurs, c’est lui-même. Passons, car il a rencontré une fille qui vit maintenant avec lui, qui ne le sait pas encore qu'il n'est pas idéal et qui à l'air plutôt contente. Et moi je suis pas là pour lui casser ses plans, à Fred. Je ne parlerai par ailleurs pas de cette fille, parce qu’elle porte le même prénom que lui et l’homonymie ne me faciliterait pas la tâche dans l'écriture. C’est déjà assez dur comme ça de raconter comment est quelqu’un sans s’emmerder avec des histoires de même prénoms.


Fred, donc, il est plutôt marrant ; et son humour, il le cultive. Il a un amour passionné pour les images, comme Vince, mais pas vraiment le même genre d’images. Fred, ses images à lui, c’est plus les métaphores et les allégories que des photos trafiquées ou des dessins d’un goût discutable. Vous, par exemple, quand vous vous prenez un râteau et que vous racontez l’affaire à un copain, vous dites que vous vous êtes pris un râteau. Normal, quoi… Fred, comme il est pas pareil, il invente sur le champ le concept de "s’habiller d’une veste en zibeline pour l'hiver". Et hop ! Tu te marres. C’est inné chez lui, les images. Il est trop fort pour ça. Pour te faire marrer, tous les moyens sont bons. D’ailleurs, plus tu te marres, plus il insiste et plus il devient drôle. Pour des raisons obscures, il a aussi développé un dialecte incompréhensible pour le non initié. Il l’utilise tout le temps son dialecte, avec tout le monde, même si il ne te connaît pas. Et il en est assez content. Perso, concernant son langage, je suis presque bilingue. Ceci étant, j’en parle jamais sur mon CV de ça, sauf quand je le lui envoie à lui, mon CV, ce qui en fait n’arrive que très exceptionnellement vu que Fred, il n’est pas DRH. Précision pour les fonctionnaires : Le DRH, dans une entreprise qui a pour but de gagner de l’argent, c’est le Directeur des Ressources Humaines. Je suis pas sûr que ce soit beaucoup plus clair pour vous maintenant, mais je ferai pas mieux, lisez la presse.


Fred, la presse, il l’aime autant que la langue Française et les bons mots. Du coup, c’est un cruciverbiste émérite. Pour les ignorants, un cruciverbiste, c’est un amateur de mots croisés. Mozart, il avait fait sa première tournée à Munich et à la cour impériale de Vienne à 5 ans avec son père, Léopold ; Fred, lui, à cet age là, il a commencé les mots croisés avec son grand père dont je ne connais par contre pas le prénom. Son livre de chevet à Fred, faut pas chercher, c’est un Michel Laclos. La dernière fois, par exemple, on était à l’île de ré avec Fred, en vacances chez des copains à lui. Dans les mots croisés, où tout le monde galérait, comme définition y avait : "Passage à tabac", mot en 4 lettres. Lui il a répondu instantanément "PIPE", comme si c’était facile. Ouais, je sais, il est fort… Bon, y a pas de mots croisés dans l’Equipe, mais il l’achète quand même, c’est même un grand moment pour lui de savoir qui a perdu, qui a gagné, dans tous les sports.


Justement, ce qu’il n’aime pas, Fred, c’est perdre. Jouer ne le dérange pas, au contraire, mais perdre, ça il a vraiment du mal. Il peut même se foutre méchamment en rogne quand ça arrive, bien qu’il s’en défende envers et contre toute évidence. Si tu veux être son copain à Fred, faut le laisser gagner de temps en temps, sinon t’es mort. En soit, ce n’est pas un gros effort à fournir pour le laisser gagner parce qu’il est plutôt doué pour les jeux : Un jour, je me souviens, il m’a dérouillé cinglant lors d’une partie de Scrabble que j’avais pourtant la ferme intention de gagner. Quatre fois il avait placé ses sept lettres, sur des mots compte doubles ou triples. Ca me fait encore mal quand j’y pense. En plus, il a une mémoire infaillible, Fred. C’est une encyclopédie de la télé des années 70 et de qui a gagné Roland Garros, mais aussi de trucs encore moins utiles. Et crois moi, quand il te met une raclée au Pictionary, cinq ans après il se rappelle encore des détails. C’est pas toujours agréable quand tu lui présentes ta nouvelle nana.

Fred, il n’aime pas perdre, mais il n’aime pas non plus se tromper. D’ailleurs, à mon avis, il ne se trompe jamais parce qu’en y réfléchissant, je ne me souviens pas qu’il ait reconnu une seule fois une erreur devant moi. Et comme le dit si bien le proverbe, il n’y a pas de fumée sans feu.

La fumée, Fred, c’est un truc qui ne le dérange pas. L’alcool non plus, surtout si il est bon. C’est vrai que les lendemains de soirées un peu trash, il aime bien te détailler les aigreurs d’estomac qu’il ressent depuis qu’il a dépassé l’âge du Christ ; mais il sait aussi relativiser. Or, quand il te parle des polypes qu’il se trimballe dans le nez et qui l’empêchent de dormir la nuit quand il a trop bu, il positive rapidement en disant que l’avantage avec ses polypes, c’est qu’il ne sent pas l’odeur navrante dans les toilettes quand il passe après toi. Pour toi, l’autre avantage c’est que si t’as un vin bouchonné à recycler, tu sais à qui t’adresser: Lui, il le boit et il l'aime ton pinard. Au fond, il n’est donc pas chiant, Fred.

En gros, son seul défaut à Fred, c’est qu’il est largué en informatique. Cela dit, ma grand-mère aussi elle est larguée dans ce domaine. Et pourtant, elle aussi je l’aime vraiment.



Le triangle d'or

De gauche à droite: Fred, moi et Vince

19.2.05

Hypocoristique Vince


Définition du jour :

HYPOCORISTIQUE, adjectif et substantif masculin. (Terme) qui exprime une intention caressante, affectueuse, notamment dans le langage des enfants ou ses imitations.

Les procédés formels employés pour créer des termes hypocoristiques sont par exemple les suffixes dits «diminutifs» (fillette), le redoublement (chien-chien, fifille), l'abrègement des prénoms (Fredo, Alex), ou le choix de termes conventionnellement hypocoristiques (mon petit poulet, mon chou).

Portrait du jour :

J’ai un ami qui s’appelle Vincent, comme moi. Du coup, pour nous différencier, nos connaissances communes l’ont affublé d’un nom hypocoristique et il est devenu « Vince ». Il est très particulier, Vince, voire pire. En soit, son portrait serait déjà terminé si j’en savais pas un peu plus sur lui.

Son meilleur ami à Vince, ce n’est clairement pas moi. C’est son Mac; car évidemment il n’a pas un PC comme tout le monde mais un Apple ; faut toujours qu’il fasse son intéressant. Sentimentalement, sa moulinette est loin devant tout le monde, une histoire fusionnelle. Il lui a même donné un nom à sa moulinette : Il l’appelle « Ma vie ». Vince, il a toujours un petit sac à dos pourri accroché à l'épaule, noir le sac, avec « Ma vie » dedans. Sa vie, c’est les images et la musique. Il est l’ami des images. Les images, c’est son truc. Il en a des milliers sur son Mac. Sur ce dernier, outre les images, il a tellement accumulé de musique qu'il peut aussi te faire danser pendant un mois et demi, 24 heures sur 24, sans que t’entendes jamais le même morceau. C’est sa grande fierté.

Vince, un jour de déprime, il avait fait un poster de la taille d’une porte de chiotte, juste avec des photos de sa vie. Un patchwork d’existence. Pas beaucoup de monde l’a vu ce chef d’œuvre parce que d’abord, tout le monde s’en fout, et ensuite, envoyer un fichier de 600 Mo par email, c’est un coup à prendre de la garde à vue. Et le Quai des Orfèvres, il l'a déjà visité quand il avait 13 ans, et il n’a pas l’intention de réitérer l’expérience. Il aime bien l’architecture, mais il préfère quand même la liberté.
Sa liberté à lui, c’est de t’envoyer chier quand il en a envie. C’est constitutionnel chez lui, ça ne se discute pas comme toute profession de foi. Sa déclaration des droits de l’homme est du « Si toi rien, moi non plus ». Mais on s’habitue et au bout de quelques années, on devient résistant comme aux antibiotiques dont on a abusé.

Car dans le fond, Vince, il est hyper généreux. Quand par hasard tu le croises dans un café de Belleville ou de la rue Amelot, avec son sac à dos noir, tu le vois tout de suite que c’est un gentil. Si tu es grande, brune, que tu as l’œil qui brille et qu’il n’est pas en train d’essayer de chaparder un peu de signal WI-FI d’un voisin imprudent, il risque même de venir te parler.
En effet, les femmes il les aime bien. D'ailleurs, elles le lui rendent bien. Vous l'aurez compris, Vince est doté d'une vingt-troisième paire de chromosomes XY. Du coup, un jour, il s'est marié le Vince. Et puis, en l'an 2000 il a compris le mode d'emploi et il s'est reproduit. Etait-ce la première fois ? L'histoire ne le dit pas. Toutefois, comme il ne s'était pas mal débrouillé pour un début, il a ressorti la caisse à outils et a récidivé deux ans plus tard. En deux ans, il nous a assuré deux payeurs de retraite de plus, des garçons bien burnés paraît-il.

Et puis la vie lui a rappelé qu'elle n'était pas toujours facile à endosser. Il est retourné vers le célibat et l'oisiveté amoureuse. Il a déménagé. C'etait pas un moment rigolo pour lui. Au début, il a même essayé Internet avec "Ma vie", pour rencontrer des gens. Mais ça marchait trop bien. Trop de succès. Vince, les trucs faciles, ça l'ennuie rapidement. Tous comptes faits, Vince, c'est un puriste. Il travaille à l'ancienne : Au comptoir, avec les yeux et la verve. Pour l'instant, il en est là. Et parfois, il dit que la vie est belle et qu'on va la salir, ensemble ou séparément, mais ce n'est pas ça qui compte. Ce qui compte, c'est qu'aujourd'hui on la partage souvent.

Pensée

Ca fait chier tout le monde la diplomatie. C'est pour ça qu'on a inventé un mot comme celui là pour décrire le concept...

18.2.05

Plantage de décors


Tous ceux qui me connaissent le savent. Je suis commercial. Et ouais: Après une carrière d’accordeur de piano aussi courte que sympa, j’ai repris ma trousse et mes cahiers en quête du sésame magique ouvrant les portes du fabuleux monde des DRH : Le diplôme.

Evidemment, l’élève modèle que je n’avais jamais été ne s’était pas transformé miraculeusement en brillant bachelier juste en réparant des pianos, même ceux des riches. Par voie de conséquence, dans mon école de commerce, ou plutôt celle qui a bien voulu de moi, le sacro-saint BDE n’était pas plus courtisé par la Société Générale que par l’arabe du coin, si vous voyez ce que je veux dire. Le BDE, pour ceux qui n'ont pas eu le bonheur de connaître ça, c'est le "Bureau des Elèves". J'en parlerai plus longuement une autre fois, le sujet est trop vaste. Je disais donc que mon école n'était pas suffisemment bien côtée pour que les grande entreprises nous apportent les croissants au lit le dimanche matin. Ca ne nous a certes pas empêchés de nous en mettre des bonnes - quoique je n’ai jamais été très proche de mes petits camarades - mais nous, on ne se biturait pas aux frais de la princesse. Et au réveil, la vodka de chez Lidl, elle est beaucoup plus vindicative que la Zubrovska, je ne l’apprends à personne.

Revenons en à nos moutons, parce que je n’écris pas tout ça par hasard, même si ça en donne l’impression. J’ai fait une école de commerce, disais-je ; faute d’y avoir appris à écrire, j’ai appris à vendre. C’est d’ailleurs ça la différence entre une école de commerce et une école de journalisme : Quand tu sors de l’école de journalisme, tu sais toujours pas écrire mais tu ne sais pas vendre non plus. Et vous n’imaginez pas tout ce que des esprits tordus peuvent inventer comme techniques et subterfuges pour vous amener à acheter un machin dont vous n’avez pas besoin. Ben moi je l’imagine, parce que je les ai appris gentiment. Le pire, c’est qu’à un moment j’étais presque moi-même intimement convaincu que le marketing est un truc humaniste, voire salutaire pour notre société. Moins une et je me faisais avoir. Ils sont forts les mecs qui inventent ça, y a pas à dire. D’ailleurs, je me demande : Les types qui ont créé ces doctrines, ils ont fait quoi eux comme études puisque ce que nous on a appris, ça n’existait pas à leur époque ? Qui étaient leurs professeurs ? Dieu en direct ?

Là où je tente péniblement d’en venir, c’est que ces formidables outils mercatiques, je me suis fait chier à les apprendre alors je vais les utiliser, et à vos dépens. Quand bien même à priori vous n’auriez pas de raison de me lire, je vais vous amener à le faire quotidiennement. Je sais, c’est cruel, mais j’ai au moins le mérite de prévenir, moi. Je dis « moi » parce que quand tu achètes Libé ou le Figaro, ils n’ont pas la classe, eux, de te prévenir que tu te fais manipuler.
Au fait, pour ceux qui ne le savent pas, « la mercatique » c’est comme le marketing, sauf que si tu utilises ce mot ailleurs qu’à l’académie française, 23 rue de Conti - 75006 Paris, tout le monde se fout de ta gueule.

Alors comment je vais m’y prendre, c’est très simple mais je ne vais quand même pas pousser le vice jusqu’à vous l’expliquer. De toute façon, vous ne comprendriez pas, faut faire des hautes études commerciales pour ça. Ben ouais, qu’est-ce que vous croyiez...

17.2.05

Ben ouais...

Depuis quelques temps, j’avais envie d’écrire.
Parait que j’écris pas mal.
Parait même que des fois c’est marrant.
Le problème c’est que l’envie ça suffit pas.
Ben nan, faut se bouger son cul et faut s’y mettre.
C’est pas que des idées j’en ai pas, mais elles viennent jamais au bon moment les idées.
C’est ça qu’est con avec les idées.
Quand on voit ce qu'est une idée selon Platon, on comprend mieux pourquoi les idées c'est un truc capricieux.

Depuis quelques temps, j’avais envie d’écrire.
Et j’écrivais pas.
Et là j’écris.
Et justement c’est bizarre, parce que si j’écris, c’est que je viens de me dire que fallait pas que j’écrive.
Que ça sert à rien.
Que des mecs qui écrivent, y en a plein et que surtout, ils écrivent vachement mieux que moi.
C’est pas qu’une question de syntaxe, la syntaxe on s’en branle. Enfin, un peu.
Nan, c’est une question de ce que tu vas bien pouvoir bafouiller.

Depuis quelques temps, j’avais envie d’écrire.
Et j’ai lu, comme un con.
C’est con de lire quand t’as envie d’écrire.
Ben ouais, pendant ce temps t’écris pas.
T’écris pas et tu perds le moral.
Maupassant, il le disait bien dans sa géniale préface de Pierre et Jean :
« Il faut être, en effet, bien fou, bien audacieux, bien outrecuidant ou bien sot, pour écrire encore aujourd'hui ! Après tant de maîtres aux natures si variées, au génie si multiple, que reste t’­il à faire qui n'ait été dit ? Qui peut se vanter, parmi nous, d'avoir écrit une page, une phrase qui ne se trouve déjà, à peu près pareille, quelque part ? »
Un sacré bonhomme, Maupassant, quand il écrit.
Mais un putain de rabat joie aussi, quand tu le lis.

Depuis quelques temps, j’avais envie d’écrire.
Et j’écris.
Je suis pas prêt d’inviter qui que ce soit à boire un café avec mes droits d’auteur
Mais j’écris.
Personne n’a remarqué qu’il y a 8 retours à la ligne par paragraphe
Mais j’écris.
Il me manquait une ligne
Je l'écris.
Je suis sur les rails.

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