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Les souffrances underground du jeune Nostradamiaou

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Nom :
Lieu : Paris, France

2.3.05

Neige sur cheveux blancs

Définition du jour:

Vaticination: Substantif féminin.
Action de prophétiser. Synonyme: prédiction, prophétie.
Souvent péjoratif. Prédiction emphatique ou prétentieuse.

Portrait du jour :

Aujourd’hui, comme souvent ces jours ci, il neige sur la capitale. La neige à Paris, c’est un évènement équivalent au 11 septembre à New York. Ni plus, ni moins. Dans ces moments là, les gens sont bizarres.

Ma conseillère, comme ils appellent ça dans les banques, m’a prévenu ce matin par téléphone que mon compte en banque avait la fringale. Un compte en banque, quand ça a faim, c’est comme un tamagotchi : c’est capricieux et faut s’en occuper rapidement. Toutefois, la grosse différence entre ton compte bancaire et un tamagotchi, c’est que la mort du tamagotchi entraîne un deuil moins long et moins douloureux que celui de ta carte bleue.

En début d’après midi, donc, je décide d’aller nourrir mon compte en banque en revenant d’un déjeuner d’affaires personnelles. Je m’arrête au Crédit Lyonnais, place Armand Carrel, près de chez moi. Armand Carrel, c’était un journaliste au 19em siècle. Je l’ignorais avant d’habiter les buttes Chaumont et je n’en avais même jamais entendu parler. Le père Carrel, selon mes sources, il aurait aussi tenté une carrière politique dont Google ne connaît pas grand-chose. Du coup, je m’en tiendrai à cette biographie sommaire d’un homme qui n’a pas marqué l’histoire mais dont tous les chauffeurs de taxi parisiens connaissent le nom.

Je m’arrête au Crédit Lyonnais, disais-je. En effet, je suis client chez eux. Il faut bien des patriotes pour rattraper l’affaire Executive Life. Certains appellent ça « des patriotes », d’autres appellent ça « des cons ». C’est selon. Et quand je dis client, je pèse mes mots. C’est un euphémisme. Toujours à découvert.

A l’aide d’un bouton poussoir jaune rainuré de coups de cutter par les gamins du quartier, j’obtiens aisément la petite lumière verte me signifiant que je peux pousser la porte. Je suis manifestement le bienvenu. Je pénètre le sas spartiate dont le paillasson usé et humide dégage une odeur acre et pas tellement agréable. Une dame âgée, en embuscade derrière moi, s’engage à ma suite, profitant que je lui tienne la porte. Dehors, il neige. Evidemment, elle a un parapluie. Grand, le parapluie. On pourrait s’en servir à la plage. Bien entendu, elle s’engouffre dans le sas parapluie ouvert. Elle manque innocemment de m’éborgner, sans un regard, avant de se souvenir que la porte ne se fermera pas si le parapluie reste en l’état. Et la porte, il faut qu’elle soit fermée pour ouvrir la seconde. Alors, elle ferme laborieusement son parapluie, accrochant tout sur son passage, son sac, son manteau, et moi.

Enfin, en prenant consciencieusement garde de se préserver, elle secoue nerveusement le dit parapluie pour le débarrasser des flocons fondus dont il la protégeait jusqu’à lors. Le chien qui revient de sa baignade ne se préoccupe pas réellement de ton bien être quand il s’ébroue à coté de toi. La dame, c’est pareil. Je n’évite pas une seconde giboulée sur mes chaussures. Et sur le tapis aussi. Je comprends pourquoi ça pue l’humidité, dans le sas.

- Tu fais chier Mémé, je me dis.

Mémé, c’est le genre à arriver après toi quelque part et à passer devant toi dès qu’elle en a l’occasion, sans scrupule apparent. Je me dis même que c’est un but qu’elle se fixe. Te griller ta place, c’est une fin en soi. Ca doit la faire triper. C’est en tous cas ce que m’inspire son indifférence à l’égard de mon geste aussi bienséant que normal : tenir la porte en souriant, ça ne m’a rien coûté. Ce doit être pour ça que Mémé elle s’en fout. Elle m’ignore. Pourtant, te passer devant, ça n’a pas d’intérêt pratique pour elle. Elle a le temps. Elle n’a même que ça à foutre de la journée. Faire la queue, ça l’occupe. Je m’interroge alors sur ses motivations profondes mais je perds mon temps, il n’y a pas d’explication rationnelle.


Nous voila dans le sas, avec Mémé dans les pattes. Reste à franchir la deuxième porte. C’est pas gagné. Mémé, on s’en doute, elle est passée devant moi et, dorénavant, ouvrir la deuxième porte lui incombe. Pour l’instant, elle cherche un truc dans son sac et pousser le bouton d’ouverture est le cadet de ses soucis. Je patiente, j’ai le temps moi aussi. Faut tout de même pas abuser et je me décide à pousser le bouton moi-même, passant mon bras par dessus de l’épaule droite de Mémé. Lumière rouge. Déclenchement d’un mini moteur électrique dont le bruit m'intrigue autant que la fonction qu'il remplit. Puis, simultanément, le clic et la prophétique lumière verte.

J’appréhende toujours que cette putain de lumière reste rouge, indéfiniment. En même temps, ça ne m’est jamais arrivé... Faut que j’arrête d’angoisser pour des conneries. Mémé, elle, pendant tout ce temps, elle avait surtout l’air angoissée de ne pas trouver ce qu’elle cherchait. Et comme elle n’a toujours pas trouvé, elle continue d’obstruer la porte comme si de rien n'était, la tête et les mains dans son grand sac. Peut être n'a t'elle pas vu que j'étais là? Ou alors elle s'en cogne? Peut être qu'elle a fumé un joint et qu'elle est à l'ouest? Défoncée l’ancêtre... Cette idée m’amuse quelques instants avant que je lui signale que la petite lumière qui est verte ne va pas tarder à passer au rouge et que, tant que faire se peut, ce serait bien qu’on en finisse avec ce foutu sas et qu’on entre dans l’agence.

Sortie de ses rêveries, Mémé tente avec autant d'insistance que de désespoir d’ouvrir la porte en la poussant. Puis, d’un éclair de génie, elle se décide à suivre les conseils de l’autocollant « Tirez fort » qui se trouve à la hauteur de ses yeux. Tirer fort, Mémé elle a du mal. Elle a déjà beaucoup poussé et ses forces se sont étiolées. Du coup, je l’aide un peu et me retrouve en position de lui tenir une fois de plus la porte. Ca lui offre l’opportunité de me coiffer sur le poteau en entrant la première dans l’agence. Pas un merci, rien. Ca y est, elle m’a grillé ma place. Mémé m’a battu, elle a du métier. Je crois que le mécanisme est rodé. Je n’avais aucune chance. Si encore elle avait l’air contente… Mais même pas.

Elle n’entend pas le « vieille peau » dont je la gratifie avec impudence, je n’ai fait que le penser. Sans sourire cette fois. Je pénètre dans l’agence dont la température affable me rappelle que dehors il fait vraiment froid. D’ailleurs, dehors, il neige encore.

L’heure de remplir la remise de chèque est venue. Qui est le tireur, qui est l’établissement payeur, montant, combien j’ai de chèques. Ils sont cons, eux. Des chèques, j’en ai qu’un… Sinon je ne serais pas au Crédit Lyonnais, je serais chez Rothschild.

Après deux brouillons péniblement esquissés, j’achève le remplissage du document carboné anti-ergonomique non sans manquer de me tromper une troisième fois. Me reste qu’à faire la queue pour le dépos. Sauf que la queue, il n’y en a pas. Et non : Il neige aujourd’hui. Les vieux qui d’habitude viennent chercher un peu de compagnie au guichet en retirant 10 euros - c’est leur alibi - ne sont pas sortis de chez eux. Il neige et les trottoirs sont casse-gueule. Les vieux normaux, aujourd'hui, il n'iront pas faire leurs courses en trois fois pour avoir trois caissières à qui parler à trois moments différents de la journée. Quant aux vieux les plus téméraires qui sont quand même sortis au mépris du danger, ils se sont probablement déjà fracturé le col du fémur aux aurores en allant promener leur chien - et néanmoins seul ami - après la traditionnelle chicorée. Pas de vieux... Pas de queue. Sauf Mémé qui est aussi coriace que vieille. Mais Mémé, elle a réussi son coup et elle a filé à l’anglaise dare dare pendant que je remplissais mon papier. Je suis donc seul. Presque déstabilisé.

Pas de queue. Incroyable. J’adresse un bonjour enjoué et courtois à la blonde aux cheveux gras qui se trouve derrière le comptoir.

- Bonjour… Me répond elle d’une voix molle. Quand on vous voit, on se dit qu’on est pas gâtés, ajoute t’elle en me dévisageant.

Furtivement, l’idée de lui foutre franchement ma main dans la gueule me traverse l’esprit. Finalement, j’opte pour un sourire amusé. Elle comprend son erreur et se confond en excuse.

- Non, heu… Ce n’est pas ce que je voulais dire. Heu… C’est à cause de la neige… Se croit elle obligée de préciser.

Je lui manifeste un pardon immédiat et je termine au plus vite notre entrevue, non sans avoir appris que ce matin, elle a mis trente minutes de plus que d’habitude pour venir en train au boulot. Foutue neige, va! Je dissimule facilement mon intérêt pour cette information en la saluant à nouveau et en me dirigeant vers la sortie. Re bouton jaune, re lumière rouge, puis verte, deux fois. Re le froid, re la neige. Mémé n’étant plus là, cette fois ça s’est bien passé.

Je sors en repensant à l’affaire Executive Life qui explique peut être pourquoi je paye 1 euros de frais quand je retire mon argent dans des distributeurs autres que ceux du Crédit Lyonnais. Faut les trouver les 600 millions d’euros qu’on doit aux ricains pour cette histoire. C’est scandaleux. Je pense aussi à Mémé qui m’a gonflé. Mais au fond, je m’en fous, demain soir il y a apéro à la petite porte à 19h30 avec les copains, et on va bien se marrer.

Connerie du jour:

La connerie du jour est peut être la connerie du mois, enfin pour moi.

Afin de réduire la voilure, financièrement parlant, je sous-loue mon studio, local poubelle compris. Je vais donc être sans domicile fixe à partir de dimanche soir et ce jusqu’au 15 avril, date plus favorable à une reprise des investissements.

Dans ce laps de temps, ma nouvelle adresse n’est ni le Pont Neuf, ni Châtelet les Halles, rassurez vous. J’aurai différentes bases arrières en Province. Toutefois, afin de ne pas perdre le contact avec Paris et les joies qu’elle me procure, j’invite toutes les bonnes volontés en ayant la possibilité matérielle et affective à se faire connaître afin qu’éventuellement, je passe une nuit ou deux en leurs logis en région parisienne au moment qui leur siéra le mieux.

Je savais bien que mon blog me servirait un jour.

Sinon, comme déjà évoqué : Jeudi soir, apéro à la Petite Porte désormais connue par l’initié sous le nom de « Small Tepor » et futur haut lieu du néo-surréalisme selon mes vaticinations. La soirée sera marquée par la présence de Maître Natale B. Il assurera une permanence juridique gratuite de 20h00 à 20h03. Soyez à l’heure, sinon c’est une carte de visite assurée. Les piliers seront bien entendu réunis.

Par ordre d’apparition dans le dictionnaire : Agnès, Fred, et moi.

Prétendants à l’ordination : Barbara, Julie, Nadine, Mehdi, Nelly and friend

Membre honorifique excusé : Vince

Rendez vous à partir de 19h30 pour les plus intrépides, les soiffards et ceps de vignes en tous genres. Pour les autres, vous êtes libres.

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